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Traces

PRESENTATION DU PROJET

Dans un contexte marqué par l’intensification des changements globaux liés aux processus d’urbanisation à l’échelle planétaire, la transformation de l’existant représente un enjeu crucial pour répondre aux enjeux de sobriété, durabilité et résilience et pour repenser les modes de production du cadre bâti. Face à la complexité des arbitrages touchant à l’évolution du patrimoine – entendu dans une acception ample, allant de l’héritage bâti ordinaire aux biens protégés – TRACES propose d’adopter une approche systémique et multiscalaire pour saisir l’interdépendance des facteurs matériels, environnementaux, socio-économiques et institutionnels impliqués ainsi que les relations spatiales, politiques, économiques, sociales, entre différentes échelles d’analyse, du bâtiment au territoire.

En choisissant d’analyser neuf cas d’étude situés, en France et en Italie, dans des contextes métropolitains, urbains et ruraux, déclinés selon le spectre des politiques publiques en vigueur (rénovation des bâtiments, renouvellement urbain, revitalisation des territoires), il s’agit de questionner aussi bien l’innovation technique que les politiques elles-mêmes, au regard des usages et des modes de vie, et de faire émerger les spécificités et les paradigmes communs qui traversent ces contextes et échelles d’analyse. L’hétérogénéité du cadre d’analyse nous invite alors à
dépasser les limites des approches sectorielles et monoscalaires et à répondre aux défis émergents posés par la transformation de l’existant (vulnérabilité face aux risques naturels, nouveaux modes de gouvernance, nouvelles formes de participation et d’inclusion des populations, urbanisme tactique, nouvelles manières de penser la propriété).

L’objectif scientifique de cette démarche consiste à identifier les enjeux épistémologiques et les modèles d’analyse permettant de définir des trajectoires de transformation globale. Pour cela, le projet proposé s’appuie sur des expérimentations favorisant la coopération entre communauté scientifique et acteurs territoriaux, ainsi que sur la sensibilisation des filières professionnelles et du grand public aux enjeux de la Stratégie Nationale d’Accélération VDBI. Pour répondre à ces objectifs, TRACES s’appuie sur la notion d’adaptation, élargie aux trois dimensions majeures suivantes: l’impact des choix conceptuels et techniques sur l’habitabilité et l’appropriation des espaces; le rôle de la maintenance des artefacts et la prise en compte des risques naturels et anthropiques sur la durée de leur vie; l’évolution des formations et des métiers et l’articulation entre différents types d’expertises et de compétences nécessaires pour répondre aux défis en jeu.

L’originalité de TRACES tient alors à la pluridisciplinarité des démarches – croisant les disciplines liées à la production du cadre bâti (architecture, urbanisme, aménagement), les sciences humaines et sociales (histoire, sociologie, géographie, économie, droit) et les sciences de l’ingénieur (génie civil, sismologie, modélisation numérique) –, mais également à l’hétérogénéité du cadre de l’enquête et au caractère innovant des actions proposées. TRACES contribuera à produire de nouvelles connaissances scientifiques sur l’adaptation des héritages bâtis à l’évolution des contextes (climatique et socio-économique), à identifier des leviers permettant d’articuler les politiques publiques et enfin à définir des scénarios susceptibles de faire évoluer les stratégies institutionnelles, les pratiques professionnelles et les métiers, dans leur rapport aux usages et aux modes de vie. Si agir sur et avec l’existant représente une condition nécessaire pour inscrire les effets d’un futur désirable dans la durée, cette démarche vise enfin à produire un changement de paradigme, dans les modes de production du cadre bâti, pour (re)penser le rapport de nos sociétés au temps, à l’espace et aux ressources.